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bien voir des chéchaquos accomplir le voyage en soixante !

Et les visites continuaient ainsi, en sorte que Frédéric se demandait si, à l’heure de sa propre mort, les gens du pays ou du comté voisin se dérangeraient pour venir le voir à son chevet.

Assis à son bureau, il ne pouvait s’empêcher de saisir au vol des bribes de conversation qui pénétraient par les fenêtres ouvertes, en même temps que des fortes bouffées de tabac.

— Te souviens-tu de cette ruée au Koyokuk ? disait l’un. Eh bien ! à cette époque, j’étais l’associé de Tom et nous faisions du commerce ensemble. Nous possédions une merveille de petit bateau, le Blatterbat. Il l’avait baptisé ainsi et le nom lui était resté. Aussi vrai que me voici, lui et moi avions chargé le Blatterbat jusqu’au plat-bord et nous remontions le Koyokuk, moi m’occupant de la chauffe et