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cela ? poursuivit-elle avec une flamme dans la voix.

De l’intérieur de la maison, par la fenêtre ouverte, montait le son de l’ukulélé qui accompagnait la voix enjouée de Tom entonnant une hula hawaïenne. Cette chanson se termina par un sanglot, véritable cri d’amour primitif des nuits tropicales et sensuelles, auquel nul ne pouvait se méprendre.

On entendit un éclat de jeunes voix, le suppliant de continuer. Frédéric ne bronchait pas. Tout au fond de lui-même, il ressentait une émotion vague mais nettement significative.

Se retournant, il jeta par la fenêtre un coup d’œil à Tom, superbe et majestueux, entouré de jeunes gens et de jeunes filles. L’une d’elles, une allumette à la main, l’approchait d’une cigarette sous la longue moustache de son frère.

Frédéric avait beau chercher dans sa mémoire, il ne se souvenait pas qu’une main féminine lui eût jamais allumé son cigare.

— Le docteur Tyler lui a recommandé de ne pas fumer… cela ne fait qu’aggraver son mal, fit Frédéric.

Ce fut tout ce qu’il trouva à dire.

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