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Un policeman m’accrocha une menotte au poignet droit. Ah ! ah ! pensai-je, une nouvelle infamie ! Oui, attendez un peu que je sorte ! Sur le poignet gauche d’un nègre claqua l’autre menotte de cette paire. C’était un véritable escogriffe – plus de six pieds de haut – si grand que lorsque nous nous tenions debout l’un près de l’autre sa main soulevait légèrement celle des miennes qu’emprisonnait la menotte. C’était le nègre le plus insouciant et le plus heureux que j’eusse jamais connu.

Nous fûmes tous ainsi ligotés par couples. Ensuite on nous apporta une brillante chaîne d’acier qui fut glissée dans les anneaux de toutes les paires de menottes et fixée solidement au premier et au dernier anneau. Nous étions tous à présent compagnons de chaîne. On nous donna l’ordre de marcher et nous sortîmes dans la rue, escortés de deux officiers. L’énorme nègre et moi avions la place d’honneur, en tête de la procession.

Après l’obscurité sépulcrale de la geôle, le soleil extérieur nous parut éblouissant. Jamais je ne l’avais trouvé si doux qu’à présent. Prisonnier aux chaînes cliquetantes,