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et on nous donna à manger. Pour un déjeuner de prison, rien à dire : c’était le meilleur que je recevrais avant un mois.

Quant à moi, j’en restais éberlué. J’étais condamné, après un simulacre de jugement, où l’on me refusait non seulement la décision d’un jury, mais encore le droit de plaider coupable ou non coupable. Une autre victoire de mes pères me vint à l’esprit : l’habeas corpus. J’allais leur montrer à qui ils avaient affaire. Mais quand je réclamai un avocat, on se gaussa de moi. Le décret d’habeas était excellent en soi, mais quel avantage pouvais-je en retirer s’il m’était interdit de communiquer avec toute personne du dehors ? Patience ! Ils ne me garderaient pas éternellement. Attendez seulement que je sorte ! Je les remettrais à leur place. Je connaissais suffisamment le code et mes droits de citoyen pour divulguer leur ignoble façon de rendre la justice ! Des visions de poursuites en dommages et intérêts et de sensationnelles manchettes dans les journaux sautillaient devant mes yeux, lorsque les geôliers arrivèrent et nous bousculèrent pour nous faire passer dans le bureau principal.