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prétendre résider dans l’un d’eux. En outre, j’étais dehors de trop bonne heure. Toutes les circonstances se tournaient contre moi.

— Je viens d’arriver, répondis-je.

— Bien. Demi-tour et filez devant moi, mais ne vous éloignez pas trop. Quelqu’un désire vous parler.

J’étais pincé. Je savais pertinemment qui voulait me parler. Avec ce mouchard et les deux vagabonds sur mes talons, et sous la conduite du premier, j’ouvris la marche vers la prison de la ville. Là on nous fouilla, et nous déclarâmes notre identité. J’ai oublié à présent sous quel nom je fus inscrit. Je donnai celui de Jack Drake, mais, lorsqu’on visita mes poches, on trouva sur moi des lettres adressées à un certain Jack London. Ce mensonge flagrant me causa beaucoup d’ennuis, mais tout cela est loin, et aujourd’hui je ne sais si j’ai été arrêté sous le nom de Jack Drake ou de Jack London. Quoi qu’il en soit, ma déclaration doit encore figurer sur le registre d’écrou de la prison de Niagara Falls. On peut se renseigner et vérifier ce point. C’était vers la fin de juin 1894. Quelques jours après mon incarcération éclatait la grande grève des cheminots.