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rive ouest, où passait le train que je désirais prendre. Aucune gare en vue. Comment attraper le train de marchandises à cet endroit ? Je remarquai que la voie suivait une pente escarpée, au haut de laquelle je me trouvais. Certes, un convoi chargé ne pouvait monter très rapidement cette côte, mais à quelle vitesse marchait-il ? De l’autre côté de la voie, il y avait un talus élevé. Au sommet, sur le bord, la tête d’un homme émergeait de l’herbe. Peut-être pourrait-il me renseigner. Je lui criai des questions et il me fit signe de grimper.

Une fois sur le talus, je vis quatre autres hommes allongés près de lui. C’étaient des bohémiens. J’embrassai la scène d’un coup d’œil. À quelque distance derrière eux, dans un espace découvert entre des arbres, se trouvaient plusieurs roulottes indescriptibles d’aspect. Des enfants en guenilles, presque nus, grouillaient partout dans le campement, mais ils prenaient bien garde de ne point s’approcher des hommes et de ne pas les déranger dans leur sieste. Des femmes émaciées, ayant perdu toute beauté, au corps usé par le travail, vaquaient aux corvées.

J’en remarquai une, assise toute seule sur