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Je fus réveillé en sursaut par le grincement de la porte qui s’ouvrait. Le jour pointait, froid et gris, et nous étions toujours à l’arrêt. Un conducteur allongeait la tête par l’ouverture.

— Dehors, abruti ! hurla-t-il.

J’obéis et le regardai longer le convoi en inspectant chaque wagon. Quand je l’eus perdu de vue, je songeai qu’il ne me supposerait jamais le toupet de remonter dans le wagon même d’où il venait de me chasser. Je regagnai donc ma place.

Il faut croire pourtant que les raisonnements du conducteur s’élaboraient parallèlement aux miens, car il devina mes intentions et m’expulsa de nouveau.

Il ne s’imaginera jamais que j’aie pu recommencer le manège, me dis-je. L’innocent ! Mais cette fois je pris des précautions. Une seule des deux portes pouvait s’ouvrir, l’autre se trouvait clouée. Contre celle-ci je pratiquai dans le charbon une excavation où je me glissai.

J’entends la porte s’ouvrir. Le conducteur escalade le tas de charbon. Il ne m’aperçoit pas, mais il me crie de sortir.

En restant coi, je pensais lui donner le