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— Comment cela ?

— Car moi, je ne t’aurais pas lâché, voilà tout !

Ils tiennent conseil et énoncent enfin leur verdict.

— Allons, reste où tu es, hobo, puisqu’il est impossible de te vider du train.

Là-dessus ils s’éloignent et me laissent en paix jusqu’au bout de leur district.

Je vous ai raconté tout cela à titre d’exemple de ce que peut être l’opération de « brûler le dur ». Bien entendu, j’ai choisi une nuit où je jouai au bonheur ; je n’ai point parlé des nuits – trop nombreuses – où la chance ne m’ayant pas favorisé, je suis resté en panne.

Pour terminer, je veux vous dire ce qui est arrivé à la fin du district. Sur les lignes transcontinentales à voie unique, les trains de marchandises stationnent aux gares pour laisser passer les rapides. Je quittai le mien et me mis en quête du train de marchandises qui devait le suivre. Je ne tardai pas à le trouver, déjà formé et stationné sur une voie de garage, et me logeai dans un wagon couvert, à demi-plein de charbon. À peine installé, je m’endormis.