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sur la dernière plate-forme, mais je n’ai guère de confiance en la queue du train. Dès l’arrêt je me hâte, du côté de l’entre-voie, de dépasser les Pullman et je gîte sous une voiture de jour. À l’arrêt suivant, j’avance encore et change de boggie.

Je jouis maintenant d’une sécurité relative. On me suppose « au fossé ». Mais les fatigues de la journée et d’une nuit bien remplie commencent à réagir sur moi. À l’endroit où je me trouve, le vent et la froidure se font moins sentir et je glisse lentement au sommeil. Attention ! dormir sur les tringles équivaut à la mort. Aussi, à la première occasion je reprends la seconde plateforme, où je m’allonge et m’endors. Pendant combien de temps ? je l’ignore. Une lueur projetée sur mon visage me réveille. Les deux gardes me surprennent et me voilà déjà sur la défense, me demandant lequel des deux va s’aventurer à me porter le premier coup. Mais ils n’ont pas du tout l’intention de me maltraiter.

— Je te croyais au fossé ! dit celui qui m’avait arrêté.

— Si tu ne m’avais pas lâché à temps, tu y serais resté avec moi.