Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/51

Cette page n’a pas encore été corrigée

grande compagnie, et je les tiens malgré tout en échec.

Estimant que je suis trop en arrière, je longe les toitures jusqu’à la cinquième ou sixième plate-forme de tête. Je l’inspecte avec précaution. Un garde-frein l’occupe. Qu’il m’ait repéré, je n’en doute pas à la façon rapide dont il entre dans la voiture ; il se tient sûrement aux aguets derrière la porte, prêt à fondre sur moi à l’instant où je descendrai. Laissons-le croire que je n’en sais rien et restons là pour l’affermir dans son erreur. Je ne puis le voir, mais je me rends compte qu’à un certain moment il entrouvre la porte pour s’assurer de ma présence.

Ralentissement. Je laisse pendre mes jambes pour l’amorcer. Le train stoppe. Mes jambes se balancent toujours. La porte s’ouvre doucement. Le voilà prêt à me sauter dessus.

Tout à coup je remonte et m’élance vers l’arrière de la voiture. La scène se passe juste au-dessus de la porte où il est tapi : dans la nuit paisible je m’efforce de faire le plus de bruit possible sur le toit métallique. Lui aussi court à l’intérieur pour me cueillir à la plate-forme arrière. Mais je me garde bien