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de roc, disons dans les cinq à vingt livres. D’autre part, il y a de fortes probabilités pour qu’au prochain arrêt les gardes attendent ma descente à l’endroit même où je suis monté. À moi de savoir déguerpir.

Tout en nourrissant le fervent espoir qu’il n’existe aucun tunnel sur le prochain kilomètre, je me redresse et longe les toits de cinq ou six voitures. Je vous affirme que pour une balade de ce genre, il vaut mieux laisser derrière soi toute timidité : le dessus des compartiments à voyageurs n’est point construit pour s’y promener à minuit. Celui qui serait d’opinion contraire n’a qu’à essayer. Que cet amateur se déplace sur un wagon tanguant et cahotant, sans autre point d’appui que le vide obscur, et lorsqu’il gagnera le bout d’un toit incurvé vers le sol, mouillé de rosée et glissant, qu’il prenne son élan pour sauter sur le toit voisin. Croyez-moi, après cette expérience, l’amateur bénévole saura s’il a le cœur bien placé ou s’il est sujet au vertige !

Au premier ralentissement, je me laisse couler sur la plate-forme. Personne. Dès l’arrêt, je me glisse sur la voie. En tête, entre la machine et moi, deux lanternes vont et