Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/45

Cette page n’a pas encore été corrigée

Au prochain arrêt, même jeu. Cette fois, au départ les deux gardes-frein se tiennent sur la première plate-forme. Je devine leur intention : ils veulent me barrer la route. Impossible de reprendre la seconde plate-forme et de la traverser pour remonter sur la première. Au moment où le fourgon arrive à ma hauteur, ils le quittent et demeurent un de chaque côté de la voie. Je saute sur la seconde, avec la certitude qu’immédiatement ils vont m’y suivre et m’y cerner. C’est un piège en règle, mais il existe encore une issue : mon avenir est en l’air.

Je me garde bien d’attendre mes poursuivants. J’escalade la balustrade de fer de la plate-forme et me dresse sur le volant du frein à main. Mais l’avance de quelques secondes que je possédais est perdue et j’entends des deux côtés des pas sur les marchepieds. Pas le temps de regarder. J’étends les bras au-dessus de ma tête et place les mains sur la courbe que décrivent en bout les toitures des deux wagons, une main sur chacun d’eux. Pendant ce temps, les gardes ont monté. Je le sens, bien que je sois trop occupé pour m’en assurer. Toute cette scène s’est déroulée en quelques secondes. Je fais un appel des