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cause de moi, moi, pauvre hobo sur le trimard ! À moi tout seul j’ai fait arrêter à deux reprises le rapide aux nombreuses voitures pleines de voyageurs, le courrier de l’État, et les deux mille chevaux vapeur qui peinent dans la machine ! Dire que je pèse peut-être cent soixante livres et n’ai même pas une pièce de cinq cents dans ma poche !

Je revois la lanterne se diriger vers la locomotive. Cette fois elle s’avance franchement, un peu trop à mon gré, et cela m’intrigue. En tout cas, j’ai autre chose à craindre avec le garde sur la machine. Le train s’ébranle de nouveau. Juste à temps. À l’instant où je vais sauter, j’aperçois sur le premier fourgon la sombre silhouette d’un garde, sans lanterne cette fois. Je laisse filer le train et me prépare pour le second fourgon. Mais l’homme m’a rejoint. Par surcroît, j’aperçois la lanterne de celui qui était sur la machine. Lui aussi est descendu et les voilà tous deux à mes trousses du même côté de la voie. À cet instant j’aborde le second fourgon. Mais je n’y séjourne pas ; je vais exécuter ma contre-manœuvre. Comme je traverse la plateforme, j’entends sur le marchepied, derrière moi, les pas du garde. Je bondis de l’autre