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se risquer, il descend, laisse passer quelques voitures et remonte. Le trimardeur devra se trouver suffisamment en tête pour que le garde ait déjà quitté le fourgon à l’instant où celui-ci arrive à sa hauteur.

Laissant le dernier de mes acolytes à une vingtaine de mètres en arrière, j’attendis. Le train s’avança. Je distinguais sur le premier fourgon la lanterne du garde aux aguets. Les novices stupides, debout le long des rails, le virent défiler devant eux sans témoigner la moindre velléité d’embarquer. Par leur propre incompétence, les malheureux se trouvaient hors de combat dès le départ.

À leur suite s’alignaient ceux qui connaissaient un peu mieux le manège. Ils laissèrent passer le premier fourgon-aveugle et le garde et sautèrent sur le second et le troisième.

Bien entendu, le garde abandonna son poste, sauta sur la plate-forme suivante où il s’escrima à en déloger les occupants.

Mais voici le piquant de la situation : lorsque le premier fourgon arriva à ma hauteur, l’employé l’avait déjà quitté et se démenait sur le second. Une demi-douzaine des trimardeurs les plus expérimentés, qui avaient gagné assez d’avance, purent me rejoindre.