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Mais il y a manière et manière, ainsi que vous allez vous en rendre compte.

Lorsque le train s’ébranla, mes vingt compagnons se précipitèrent sur les trois fourgons. Quelques-uns grimpèrent avant même qu’il eût parcouru l’espace d’une longueur de voiture. Parfaite stupidité de leur part ! Aussi je fus témoin de leur prompte déconfiture. L’équipe du train était en alerte et au premier arrêt la situation commença à se gâter. Je sautai et filai en avant le long de la voie, accompagné par les autres. Ils connaissaient ce principe : lorsqu’on prend au vol un rapide, il faut toujours gagner la tête au moment de l’arrêt. Je courus donc, et, un par un, mes collègues sautèrent sur la voie, me donnant ainsi la mesure de leur adresse et de leur courage dans l’art de brûler le dur.

Car voici en quoi consiste cet art : Au moment où le train démarre, le garde-frein descend du fourgon-aveugle qu’il surveille. Il n’existe pour lui d’autre moyen de pénétrer dans les voitures que de quitter le fourgon et d’attraper une plate-forme dont la porte ne soit pas fermée.

Quand le convoi a pris de la vitesse, mais pas trop cependant, car l’employé n’oserait