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Quand j’arrivai au dépôt des machines, j’y trouvai déjà, à ma profonde contrariété, un groupe d’une vingtaine d’amateurs au moins, qui se disposaient à prendre d’assaut les fourgons du rapide. Deux ou trois vagabonds sur les « fourgons aveugles » d’un train, passe encore ! Ils restent inaperçus. Mais vingt ! Cela n’annonçait rien de bon. Jamais l’équipe ne consentirait à nous accepter tous.

Au fait, je vais vous expliquer en quoi consistent les « fourgons aveugles ». Certains wagons postaux n’ont pas de portes aux deux extrémités : de là leur surnom d’« aveugles ». Les portes du bout des autres fourgons sont normalement fermées à clef.

Supposez que, sitôt après le démarrage, un homme s’installe sur la plate-forme d’un de ces fourgons. Puisqu’il n’y a pas de porte, ou qu’elle est fermée, nul conducteur ou garde-frein ne peut arriver jusqu’à lui pour lui demander son billet ou l’expulser. Il est donc en sécurité jusqu’au prochain arrêt. La règle est de sauter sur la voie, de filer dans les ténèbres en tête du train et, quand il repart, de reprendre sa place sur le fourgon.