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Selon toute apparence, les invités, eux non plus, n’avaient pas dû apprécier les gâteaux.

Cette catastrophe me semblait marquer un tournant de mes destinées : en effet, que pouvait-il m’échoir de pire ! En bonne logique, les circonstances allaient s’améliorer.

Il en fut ainsi. À la maison d’à côté je fus gratifié d’un « gueuleton assis ». C’est là le comble de la félicité. On vous fait entrer ; souvent on vous permet de vous débarbouiller et puis vient l’heure du festin. Les trimardeurs raffolent d’allonger leurs jambes sous une table.

L’habitation, spacieuse et confortable, se dressait au milieu de vastes espaces ombragés à bonne distance de la route. Les gens venaient de terminer leur repas et on m’introduisit tout droit dans la salle à manger, procédé des plus rares, car en général le chemineau assez chanceux pour recevoir à manger sur place n’est admis qu’à la cuisine. Un Anglais aux cheveux grisonnants, aux manières aisées, sa femme, d’âge respectable, et une belle et jeune Française voulurent bien me tenir conversation pendant que j’apaisais ma faim.