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Mais la malchance me poursuivait. De porte en porte je me trouvais rebuté. Enfin je reçus une « aumône à la main » qui me remonta le cœur. C’était la plus généreuse qu’il m’eût jamais été donné de voir au cours d’une expérience longue et variée, en l’espèce un paquet enveloppé de journaux et de la dimension d’une assez grosse valise. Je me précipitai dans un terrain vague et l’ouvris. Dès l’abord j’aperçus des gâteaux, puis encore des gâteaux, il tomba une véritable avalanche de gâteaux de toutes formes et de toute nature. Et moi qui, par-dessus tout, abhorrais la pâtisserie !

En d’autres temps, sous d’autres cieux, on s’asseyait sur la rive du fleuve de Babylone, et on pleurait ! Dans l’orgueilleuse capitale du Canada, au milieu d’une espèce de maquis, moi aussi je m’assis pour verser des larmes… sur un monceau de gâteaux. Avec le désespoir d’une mère qui regarde, effondrée, le visage de son fils mort, je considérais cette abondante pâtisserie.

On me traitera sans doute de mendiant ingrat. Toujours est-il que je refusai de m’associer au geste généreux de la maison où avait eu lieu une réception la soirée précédente.