Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/3

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

I

CONFESSION

Quelque part dans l’État de Nevada, il existe une femme à qui j’ai menti sans vergogne pendant deux heures d’affilée. Je ne cherche point ici à faire mes excuses, loin de là ! Je désire seulement m’expliquer. Hélas, je ne connais pas son nom, encore moins son adresse actuelle. Si, par hasard, ces lignes lui tombent sous les yeux, j’espère qu’elle voudra bien m’écrire.

Je me trouvais à Réno durant l’été de 1892, à l’époque de la foire. La ville était infestée de malandrins et de clochards, sans parler d’une horde affamée de Hoboes[1], qui rendaient cette cité inhospitalière. Ils

  1. Hoboes, nom donné par les Américains aux vagabonds qui vivent en bandes.