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était le plus grand de nous deux, il me fit pivoter et sortit le premier. L’instant d’après, une matraque s’abattait sur sa tête et l’envoyait rouler comme une bête assommée. Une autre escouade de policiers nous attendait au-dehors. Sachant pertinemment qu’ils ne parviendraient pas à enrayer autrement notre fuite, ils assénaient à tour de bras de grands coups de matraques. Je tombai sur cet escogriffe de nègre, j’évitai un coup en me baissant et me glissai entre les jambes d’un flic. Enfin, me voilà libre ! Alors je pris la poudre d’escampette. Devant moi courait un petit mulâtre ; je le suivis, car il connaissait la ville mieux que moi et où il irait je serais en sûreté. Mais lui, me prenant pour un taureau à ses trousses, ne détourna pas une fois la tête. J’avais bon souffle et je courus si bien que je le fis crever à la course. Enfin il trébucha sur ses genoux et se rendit. Lorsqu’il s’aperçut que je n’étais pas un policier, il m’aurait tué sur place s’il n’eût été à bout de forces. Voilà pourquoi j’ai quitté Washington, non à cause du mulâtre, mais pour éviter les taureaux.

Je me dirigeai vers la gare et pris le premier