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faisait des martingales et laissait s’accumuler ses gains. La chance le favorisait, il voyait à chaque coup doubler la mise totale. Les pièces de monnaie jonchaient le sol, et l’émotion était à son comble. À chaque partie le nombre des enjeux augmentait. Alors un craquement formidable ébranla les grosses portes donnant sur la rue de derrière.

Quelques-uns des nègres se précipitèrent dans la direction opposée. Je m’arrêtai un instant pour rafler ce que je pus des pièces de monnaie répandues à terre. Ce n’était pas du vol, mais simplement une coutume : tous ceux qui n’avaient pas fui avaient le droit de ramasser l’argent. Avec fracas, les portes s’ouvrirent toutes grandes, et les policiers firent irruption. Nous nous sauvâmes de l’autre côté. Il faisait noir dans le bureau et l’étroite porte ne nous permit pas à tous de sortir ensemble dans la rue. Un engorgement s’ensuivit. Un nègre passa par une fenêtre, d’autres l’imitèrent, décongestionnant ainsi l’entrée. Derrière nous, les taureaux faisaient des prisonniers. Un énorme noir et moi nous nous ruâmes en même temps vers la porte. Comme il