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Je me souviens d’une nuit, dans cette même partie du pays, où je faillis tomber sur un autre taureau. Si je l’avais touché, je l’aurais littéralement télescopé, car je m’étais lancé de très haut avec quelques policiers à deux pas derrière moi.

À cette époque, je logeais dans une écurie de remise à Washington. Pour moi seul je disposais d’un box et d’un nombre incalculable de couvertures. En paiement d’un logement aussi confortable, je soignais chaque matin une file de canassons. J’y serais sans doute encore, n’eussent été les taureaux.

Un soir, vers neuf heures, je rentrais me coucher. C’était jour de marché, les nègres avaient de l’argent et s’occupaient ferme à jouer aux dés.

L’écurie donnait sur deux rues. J’entrai par la porte de devant, traversai le bureau et arrivai entre deux rangées de stalles dans le passage qui longeait le bâtiment et débouchait sur l’autre rue. À mi-chemin, sous un bec de gaz, une quarantaine de nègres s’étaient rassemblés. Je me joignis à leur groupe en simple spectateur. J’étais sans le sou et ne pouvais participer au jeu. Un nègre