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en arrière de toutes mes forces, comme si je voulais frapper le sol du derrière de ma tête… puis je lâchai tout. Tous ces efforts avaient pour but de neutraliser le mouvement en avant imprimé à mon corps par le train. Quand mes pieds touchèrent la terre, mon corps formait avec la chaussée un angle de quarante-cinq degrés. J’avais réussi à réduire quelque peu la poussée en avant et je ne tombai pas immédiatement la face sur le pavé. En réalité je conservais une certaine force d’impulsion dans le buste tandis que mes pieds l’avaient perdue entièrement par leur contact avec le sol. Je devais y suppléer en les soulevant rapidement et en courant coûte que coûte, faute de quoi j’allais piquer une tête en avant et m’endommager sérieusement la figure.

Projectile involontaire, je me tourmentais pour savoir ce qu’il y avait de l’autre côté de la rue, espérant que ce ne fût pas un mur de pierre ou un poteau télégraphique. En ce même instant, je heurtais quelque chose. Horreur ! Je l’aperçus juste avant la catastrophe, un « taureau » debout là dans les ténèbres. Nous roulâmes à terre l’un sur l’autre, et chez cet être vil la réaction fut si