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ma chance s’il ralentissait un tant soit peu. À ce point du parcours il franchissait une courbe, puis devait passer sur un pont au-dessus d’un canal et traverser la ville de Bristol. Je m’agrippai à l’échelle et attendis les événements.

À tout prix, je voulais descendre. Je m’efforçais de distinguer dans l’obscurité un endroit où je pourrais atterrir. Je me trouvais plutôt à l’arrière du train et avant que ma voiture entrât dans la ville, la locomotive avait déjà dépassé la gare et reprenait de la vitesse.

Alors j’aperçus une rue. Il faisait trop sombre pour que je pusse me rendre compte de sa largeur ou de ce qu’il y avait en face de moi. Or, il me fallait toute la largeur de la rue si je voulais toucher terre en retombant sur mes pieds. Arrivé à l’angle des maisons, je sautai du wagon, exercice qui paraît facile, mais voici exactement en quoi consiste ce véritable tour d’acrobatie : tout d’abord, debout sur l’échelle, je penchai mon corps aussi loin que possible dans la direction du train pour me permettre de reculer en prenant mon élan. Ensuite je me balançai dans le vide en me rejetant