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l’écuyère regarde la tête de son cheval, et mon visage était tourné de profil ; en outre, si elle tombe, elle roule tout bonnement dans de la sciure, et moi, en pareil cas, j’aurais été écrabouillé sous les roues du train.

Et je vous prie de croire que ce train marchait à belle allure ! Il rugissait, grinçait, se balançait comme un fou dans les courbes, passait sur les ponts suspendus avec un grondement de tonnerre ; une voiture bondissait en l’air et l’autre descendait ou était secouée vers la droite à l’instant même où l’autre faisait une embardée à gauche. Pendant tout ce temps je priais pour que le train s’arrêtât. Mon souhait ne fut pas exaucé de sitôt. Le train était direct. Cette fois-là j’eus tout mon soûl de ce genre de voyage. Abandonnant les tampons, je réussis à gagner une échelle de côté ; ce n’était pas une mince besogne, car jamais je n’ai vu de wagon aussi avare d’endroits où se raccrocher.

Au premier coup de sifflet de la locomotive, je me rendis compte que le train diminuait peu à peu de vitesse. Il n’allait pas s’arrêter, mais j’étais résolu à risquer