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pouvait me reprocher aucun méfait. Mon nom avait même paru dans les journaux et je portais d’excellents vêtements dans lesquels je n’avais jamais dormi. Et pourtant je détalai aveuglément, éperdument, comme un cerf aux abois. Ayant dépassé un pâté de maisons, je me rendis compte que je courais. Il me fallut un effort positif de volonté pour immobiliser mes jambes.

Non ! Jamais je ne me corrigerai de cette habitude, plus forte que moi. Lorsqu’un « taureau » s’approche de moi, hop ! me voilà parti. De plus, je possède une facilité déplorable à me faire mettre en prison. J’ai été coffré plus souvent depuis que je mène une vie normale que du temps où je brûlais le dur. Un dimanche matin, je me promène à bicyclette, accompagné d’une jeune fille. Avant que nous ayons franchi les limites de la ville, nous voilà arrêtés pour avoir bousculé un piéton sur le trottoir.

Je prends la résolution de me tenir désormais sur mes gardes. Un soir, la lampe à acétylène de ma bicyclette ne fonctionne pas bien. Je soigne cette flamme souffreteuse avec mille précautions pour ne point contrevenir à l’ordonnance de police. Je suis très