Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/257

Cette page n’a pas encore été corrigée

et qui s’en allait cette nuit-là même. Près d’un feu de joie, je tombai au milieu d’une vingtaine de gamins qui projetaient de partir avec les roulottes. Mais les saltimbanques ne voulaient pas s’encombrer de cette bande de gosses. Un coup de téléphone au commissariat amena dix policiers sur les lieux, afin de procéder à l’arrestation de cette marmaille, pour violation de la loi sur le couvre-feu de neuf heures. Les « taureaux » entourèrent le brasier et s’en approchèrent à la faveur de l’obscurité. À un signal donné, ils se précipitèrent tous sur les gamins et les empoignèrent avec la même célérité qu’ils auraient déployée devant un panier grouillant d’anguilles essayant de se sauver.

Or, j’ignorais totalement la présence de la police. Devant cette soudaine irruption d’uniformes à boutons de cuivre, toutes les forces de mon être furent ébranlées. Je n’avais qu’une seule ressource : fuir. Et je me mis à courir. C’était, comme je l’ai déjà dit, un geste instinctif. Je n’avais aucune raison de me sauver. Je n’étais pas un vagabond, mais un citoyen, étudiant dans l’Université de ma ville natale. On ne