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glacé, et du lait écrémé, à un cent le verre. Chaque après-midi, j’allais m’asseoir sur un banc pour lire et m’adonnais à une véritable débauche de lait. J’en buvais de cinq à dix verres par jour. Il est vrai qu’il faisait une chaleur torride.

Me voilà donc vagabond studieux, paisible et buveur de lait. Mais… attendez la suite. Un après-midi, je me dirige vers le parc, un livre sous le bras, avec une terrible soif quand, au milieu de la rue, en face de l’Hôtel de Ville, je remarque un rassemblement, à l’endroit même où je dois traverser la chaussée. Je m’arrête par curiosité. Tout d’abord, je ne vois rien. Quelques bribes de conversation et un coup d’œil que je parvins à glisser m’apprirent que c’était une bande de gamins qui jouaient aux billes, jeu interdit dans les rues de New York. Je l’ignorais alors, mais je ne tardai pas à le savoir. Je m’étais arrêté peut-être trente secondes, lorsqu’un gosse se mit à crier : « Les flics ! » Ces gamins étaient d’habiles tacticiens : ils prirent leurs jambes à leurs cous. Moi pas.

Immédiatement la foule se dispersa et gagna les deux trottoirs. Je me dirigeai vers