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nous traita de voyous et nous accabla d’autres injures du même acabit. Puis, passant aux menaces, il nous laissa comprendre que si nous ne voulions pas payer, il nous enfermerait dans le fourgon jusqu’à White River pour nous remettre aux mains des autorités. Il nous fournit de longs détails sur les carrières de Ruthland.

Ce mercenaire croyait bien avoir raison de nous. Ne gardait-il pas une des portes et n’avait-il pas fermé l’autre extérieurement, quelques minutes plus tôt ? En l’entendant parler des carrières, le chat gai, effrayé, marcha vers la porte. Le garde éclata d’un gros rire :

— Inutile de te sauver, dit-il, j’ai fermé celle-là au dernier arrêt.

Il y croyait si fermement lui-même que le ton de ses paroles ne laissait aucun doute. Le chat gai s’y laissa prendre et fut au désespoir.

Le garde nous lança son ultimatum. Ou bien nous lui remettrions deux dollars, ou il nous enfermerait et nous livrerait au constable de White-River, ce qui signifiait pour nous quatre-vingt-dix jours de travail forcé dans les carrières.