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Le convoi s’ébranla. Nous nous allongeâmes dans un bout de la voiture et nous nous endormîmes. Deux ou trois heures après, à un arrêt, je fus éveillé par le bruit de la porte de droite qu’on glissait doucement. Le « chat gai » continuait de dormir. Sans faire un geste, je voilai mes yeux de mes cils en laissant une petite fente à travers laquelle je pouvais voir ce qui se passait. Une lanterne apparut dans l’encadrement de la porte, puis la tête d’un garde-frein. Il nous observa un moment sans mot dire. Je m’attendais à une explosion de colère, ou à l’habituel « Descendez, chien d’ivrogne ! » À mon étonnement, il retira sa lanterne avec précaution et, lentement, très lentement, il fit glisser la porte. Je devinai dans les manières de cet homme quelque manigance extraordinaire autant que louche. Prêtant l’oreille, j’entendis le loquet extérieur tomber doucement sur son mentonnet. La porte se trouvait fermée en dehors. Impossible de l’ouvrir de l’intérieur. Nos chances de fuite étaient compromises. Diable ! l’affaire se compliquait.

J’attendis quelques secondes, rampai jusqu’à la porte de gauche et essayai de l’ouvrir.