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rendre en ville dans un tout petit canot, mais en revenant je montai dans une grande embarcation avec le produit de ma mendicité dont le poids faisait enfoncer le bateau jusqu’au plat-bord. Bien entendu, je gardai tout l’argent pour moi après avoir payé le passeur ; je fis un choix de caleçons, de chaussettes, d’habits et chemises usagés, de vestes et de grimpants ; puis, lorsque la compagnie M. eut raflé tout ce qu’elle voulait, il restait encore un paquet respectable que nous offrîmes à la compagnie L. Hélas ! j’étais jeune et prodigue à cette époque ! Je racontai mille histoires aux braves gens de Quincy et chacune d’elles était excellente ; depuis que j’écris dans les revues, j’ai souvent regretté la richesse des contes, la fécondité de mon imagination, que je galvaudai ce jour-là à Quincy, en Illinois.

Ce fut à Hanibla, dans le Missouri, que les dix invincibles se séparèrent. La dislocation se fit tout naturellement. Le chaudronnier et moi nous filâmes à l’anglaise. Le même jour, l’Écossais et Davy prirent la fuite pour l’Illinois ; Mac Avoy et le Poisson réussirent également à s’évader. Voilà pour les dix premiers ; qu’advint-il des quatre