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Nos débrouillards soutiraient les meilleures rations aux villageois. Cependant nous n’inspirions guère confiance à notre nouveau chef. Lorsqu’il nous regardait partir, il n’était jamais sûr de nous revoir. Il appela donc un forgeron pour consolider son autorité. Celui-ci fixa deux gros anneaux de fer à la poupe de notre bateau et deux crochets correspondants à la proue du sien. Les deux bateaux furent amenés bout à bout, les crochets tombèrent dans les anneaux, et nous fûmes bel et bien amarrés. Impossible désormais de perdre notre capitaine. Mais rien ne pouvait réprimer notre esprit inventif. Avec nos liens même nous réussîmes à imaginer un stratagème qui nous permit de dépasser tous les bateaux de la flotte.

Ainsi que toutes les grandes découvertes, la nôtre était due au hasard. La première fois que nous abordâmes un tronc d’arbre dans un petit rapide, le bateau de tête fut accroché et retenu comme par une ancre, et le bateau de queue tournoya dans le courant, faisant pivoter le bateau de tête sur le tronc en dérive. J’étais au gouvernail du bateau de queue. Vainement, nous essayâmes de pousser en avant. Alors j’ordonnai