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notre bateau, la crème de la compagnie L. Je faisais partie de cette escouade pour deux raisons : d’abord il n’y avait pas plus habile que moi pour trouver des vivres, et ensuite, n’étais-je pas Jack-le-Matelot ? Je connaissais les bateaux et la navigation. Sans nous préoccuper des quarante camarades de la compagnie L., nous décidâmes, dès que nos provisions vinrent à manquer, de nous en procurer par nos propres moyens. Nous descendîmes donc le fleuve tout seuls, récoltant çà et là de quoi manger, dépassant tous les bateaux de la flottille, et, hélas ! je dois l’avouer, nous emparant parfois des provisions que les fermiers tenaient à la disposition de l’armée.

Pendant une grande partie de ce voyage de cinq cents kilomètres, nous fûmes en avance d’une demi-journée ou d’un jour entier sur le gros de l’armée. Ayant réussi à nous procurer quelques drapeaux américains, dès que nous approchions d’une petite ville, ou que nous apercevions un groupe de paysans sur la rive, nous hissions nos pavillons, nous nous présentions comme les fourriers et demandions à voir les vivres recueillis pour l’armée de Kelly. Illico,