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nous ne nous en souciions pas davantage.

Un mercredi, le 9 mai 1894, nous nous mîmes en route pour notre colossale partie de plaisir. En somme, la ville de Des Moines s’en était aisément tirée et elle doit une statue de bronze au citoyen de génie qui l’a sortie de cette impasse. Il est vrai qu’elle dut payer nos bateaux ; nous avions absorbé soixante-six mille repas à la forge et pris avec nous douze mille repas supplémentaires pour notre ravitaillement, en prévision de la famine dans les régions désertiques. Mais songez que nous aurions pu rester onze mois à Des Moines, au lieu de onze jours ! Avant de partir, nous jurâmes de revenir si le fleuve refusait de nous porter.

C’était une excellente idée d’emmener avec nous douze mille repas, du moins selon l’avis des « débrouillards » du bateau ravitailleur ; car rapidement celui-ci s’égara et nous ne le revîmes plus.

La formation par compagnies fut complètement disloquée dès le début du voyage. Dans toutes les agglomérations d’hommes on trouve un certain pourcentage de tire-au-flanc, d’incapables, de gens ordinaires et de malins. Nous étions dix as dans