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dans les wagons pour repasser le Missouri et, par la ligne de Rock-Island, venir nous remettre le convoi. Les employés essayèrent bien de faire échouer l’entreprise, mais ils n’y réussirent pas, pour la plus grande frousse de l’ingénieur en chef de Weston et d’un de ses subalternes. Ces deux individus, en exécution d’ordres secrets reçus par télégramme, tentèrent de faire dérailler notre train de secours en enlevant les rails. Rendus méfiants, nous avions envoyé des patrouilles en reconnaissance sur les voies. Pris en flagrant délit de sabotage, l’ingénieur et son aide furent bientôt entourés par deux mille vagabonds furieux, prêts à les lyncher, et ne durent leur vie sauve qu’à la brusque arrivée du train.

Nous n’étions pas au bout de nos peines. Dans leur hâte, les habitants n’avaient point songé à former un train suffisamment long. Il n’y avait pas de place pour y loger deux mille hommes. Aussi la foule et les vagabonds, après avoir fraternisé, bavardé et chanté ensemble, durent se séparer : les gens de Council Bluffs remontèrent sur leur train capturé pour retourner à Omaha et, le lendemain matin, les vagabonds se mirent en route