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poursuit avec acharnement. Au milieu des cris, des larmes et des gémissements, les louveteaux sont contraints d’abandonner la partie et ma bande « roule le cadavre ». Mais je me rappellerai toujours la face hébétée du pauvre type en voyant se déclencher la bataille autour de lui. En cet instant même je distingue encore dans les ténèbres la forme confuse de l’homme, titubant, essayant, d’un air paterne, d’intervenir en pacifiste dans cette lutte à laquelle il ne comprenait goutte, et l’expression pénible de son visage lorsqu’il se vit, lui, l’être le plus inoffensif de la terre, agrippé par d’innombrables mains et traîné au plus épais de la bande.

Le « porte-baluchon », ou chemineau, est également une des proies préférées des gosses du rail. Comme le chemineau travaille et porte des couvertures roulées, les autres s’attendent à trouver sur lui quelque menue monnaie. Les meilleurs terrains de chasse pour ce genre de gibier sont les hangars, les granges, les chantiers de bois, de chemin de fer, etc., sur les confins d’une ville, où le chemineau cherche un endroit pour dormir.

Les « chats gais » n’en mènent pas large