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chapeau, un élégant Stetson sortant de la boutique du chapelier, fit pâlir d’envie toute la bande. Pour moi, il représentait le souvenir d’un magnifique exploit et je le portai pendant plus d’une année.

Les gosses du rail sont de charmants camarades, à condition que vous les rencontriez individuellement et qu’il leur plaise de vous raconter leurs aventures. Mais croyez-m’en : ne vous fiez pas à eux lorsqu’ils courent en bande. Alors ils se montrent féroces comme des loups et viennent à bout de l’homme le plus fort. Ils se lancent sur un type et s’y agrippent de toutes leurs forces jusqu’à ce qu’ils l’aient terrassé et rendu impuissant. Plus d’une fois je les ai vus à l’œuvre et je sais ce que j’avance. Le vol est ordinairement leur mobile. Et attention au coup du « bras fort » ! Tous les gosses de la bande que je suivais étaient experts à ce jeu-là. Même Kid-le-Français avant qu’il perdît ses jambes.

J’ai encore la vision nette du spectacle dont je fus témoin aux « Saules ». Les « Saules » sont un bouquet d’arbres au milieu d’un terrain vague, près de la gare et à cinq minutes au plus du centre de Sacramento.