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quitté le « pont » de mon wagon postal, que j’avais passé sous les abris et les tunnels, jusqu’à Truckee, où j’arrivai à sept heures du matin, sans avoir osé bouger. J’avais traversé la Sierra, collé au toit du wagon, sans le moindre incident ni le moindre ennui. Je ne me vantai à personne de cet exploit, car toute la bande se serait moquée de moi. C’est aujourd’hui la première fois que je me hasarde à raconter la vérité au sujet de ce premier voyage par-dessus la montagne.

Quand je repassai la Sierra pour revenir à Sacramento, mes camarades décrétèrent, à l’unanimité, que je leur faisais honneur et reconnurent en moi un parfait gosse du rail.

Pourtant il me restait encore beaucoup à apprendre. Bob guidait mes premiers pas, heureusement, et j’étais à bonne école. Pendant la foire de Sacramento, un soir que nous nous baladions dans la ville en nous donnant du bon temps, je perdis mon chapeau au cours d’une bagarre. Me voilà donc nu-tête dans la rue. Bob me prit à l’écart et m’indiqua le moyen d’y remédier. J’éprouvais cependant quelque hésitation à suivre ses conseils. Songez donc : je venais de sortir