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devient pour eux un sujet inépuisable de conversation ; ils se racontent les détails de l’accident qui les a mis dans cet état, décrivent ce qu’ils savent de l’opération chirurgicale, passent un jugement critique sur leur propre carabin ou sur celui de l’autre et finissent infailliblement par se retirer à l’écart pour enlever leurs bandages et comparer leurs blessures.

J’appris plus tard que, quelques jours après l’accident survenu à Kid-le-Français, un déraillement s’était produit dans un abri contre la neige ; Joë-l’Heureux eut les deux jambes broyées et les autres camarades souffrirent de contusions et de légères blessures.

Quant à moi, j’étais resté allongé sur le toit de mon wagon, essayant de me rappeler si l’embranchement de Roseville, dont m’avait parlé Bob, était le premier ou le second arrêt. Pour m’en assurer, je me préparais à descendre sur la plate-forme du wagon au prochain arrêt, mais, réflexion faite, je m’abstins. J’étais un néophyte à ce jeu-là et je préférais demeurer où j’étais.

Cependant, jamais je n’avouai à mes compagnons que cette nuit-là je n’avais pas