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À dix heures du soir, le rapide de Central Pacific sortit de la gare de Sacramento pour se diriger vers l’Est, ce détail d’horaire reste gravé dans ma mémoire. Notre bande se composait d’une douzaine d’individus et nous nous rangeâmes dans la nuit, en tête du train, pour le prendre d’assaut. Tous les gosses du rail qui se trouvaient dans cette ville vinrent nous faire leurs adieux, et, histoire de rire, essayèrent de nous déloger. Pour nous jouer ce vilain tour, ils se mirent à quarante. Le chef de la bande, un loustic nommé Bob, originaire de Sacramento, avait brûlé le dur à travers toute l’Amérique. Il nous prit à part, Kid-le-Français et moi, et nous parla à peu près en ces termes : « Nous allons tenter de débarquer vos copains. Votre manque d’expérience, à vous deux, me fait pitié. Mais les autres peuvent se tirer d’affaire. Dès que vous verrez un wagon postal, sautez sur le toit et collez-vous-y jusqu’à ce que vous ayez dépassé Roseville. Méfiez-vous ! Les policemen sont des rosses dans ce patelin-là. »

Après le coup de sifflet habituel, la locomotive démarra. Il y avait trois wagons postaux sur lesquels nous trouvâmes tous de la