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eût liées en nœuds plats et non en nœuds tors.

Le policier, au bas de l’échelle, farfouillait avec sa clef dans le cadenas. L’ancre fut hissée à bord et la dernière garcette détachée au moment précis où le policier libérait son bateau et sautait sur ses rames.

— Drisse de pic ! ordonnai-je à mon équipage, tandis que je ramenais les drisses de mât. La voile se tendit sur la coulée arrière. Je tournai une manœuvre et courus vers le gouvernail.

— Force de voiles au plus près ! criai-je à Nickey qui s’actionnait de son mieux. Le policier allait atteindre l’arrière de notre bateau. Poussés par une bouffée de vent, nous filâmes au large.

Quel coup magnifique ! Si j’avais eu un pavillon, je l’eusse hissé en signe de triomphe. Debout dans son esquif et nous abreuvant d’injures, le policier fut le seul point noir de cette fête. Il pestait de ne point avoir son revolver. C’était un autre risque auquel nous n’avions pas songé. Nous étions gagnants sur toute la ligne.

Quoi qu’il en soit, nous ne lui volions pas ce bateau, puisqu’il ne lui appartenait pas.