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s’exténuait à lever l’ancre, qui était à pic.

— Remonte-la vite ! lui murmurai-je.

Puis je me détournai et répondis au constable par des hurlements. Lui se mit à crier à tue-tête, nous parlions tous deux à la fois, et l’air s’emplissait d’une véritable cacophonie.

Sa voix devenant plus impérieuse, force me fut de l’écouter. Nickey s’acharnait toujours sur l’ancre, au point que je craignais un moment lui voir éclater une veine. Lorsque l’autre en eut fini de ses objurgations et menaces, je lui demandai candidement qui il était. Le temps perdu en explications permit enfin à mon compagnon de hisser l’ancre à bord. Au pied du policier une échelle descendait du quai dans l’eau, et à cette échelle était amarrée une barque munie de ses rames ; mais elle était cadenassée. La brise me caressait le visage. La marée montait. Je regardai les dernières garcettes qui retenaient la voile, promenai mes regards des drisses aux palans. Tout était en ordre. Je rejetai alors toute dissimulation.

— Amène ! hurlai-je à Nickey, puis je bondis sur les garcettes, les détachai et remerciai ma bonne étoile de ce que Whiskey Bob les