Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/174

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’ouverture du toit, et me mis à battre la semelle. La neige tombait trop épaisse pour que l’on pût me voir. Après tout, qu’importait ?

Mon quart de dollar me procura un repas chaud à Laramie ; sitôt après je sautais sur le wagon postal d’un train de voyageurs qui grimpait sur la crête des montagnes Rocheuses. On ne monte pas, en général, sur un tel wagon en plein jour, mais par ce blizzard je doutais que les gardes-frein eussent le courage de me chasser. Et ils s’abstinrent, en effet.

Cependant, à chaque arrêt ils se firent un devoir de venir voir si je n’étais pas encore gelé.

Au monument d’Ames, tout au sommet de des montagnes Rocheuses, je ne sais plus à quelle altitude, un garde-frein s’approcha de moi une dernière fois.

— Eh ! vagabond, vois-tu ce convoi garé là-bas pour nous laisser passer ?

Je l’aperçus sur l’autre voie, à six pieds de distance. Quelques pieds de plus et dans cette tempête je n’aurais rien pu distinguer.

— Eh bien, l’arrière-garde de l’armée de Kelly se trouve dans une de ces voitures.