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par la tourmente de neige. Ensuite je me rendis dans un bar pour me réchauffer. Au moins là, il y avait de la lumière et de la chaleur ! La boutique était flamboyante et l’entrée libre. Le pharaon, la roulette, les dés et le poker, toute la fête battait son plein, animée encore par la présence de quelques toucheurs de bœufs en bombe. Je venais précisément de me mettre dans leurs bonnes grâces et engloutissais mon premier verre à leurs frais, lorsqu’une lourde poigne s’abattit sur mon épaule. Je me détournai et poussai un soupir : c’était le shérif !

Sans mot dire il me conduisit dehors, dans la neige.

— Il y a, en gare, un train spécial d’oranges, annonça-t-il.

— Il fait bigrement froid cette nuit, alléguai-je timidement.

— Le train part dans dix minutes !

Ce fut tout. Aucune discussion possible. Lorsque ce convoi spécial d’oranges quitta la gare, j’étais, une fois de plus, installé dans la boîte à glace. À une trentaine de kilomètres de Laramie, craignant que mes pieds ne fussent gelés avant le matin, je me redressai entièrement, ma tête sortant par