Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée

Je lui jurai que je me trouvais ici bien malgré moi. Ma seule excuse c’était l’arrêt du train dans son fichu patelin, que j’avais hâte de quitter le plus tôt possible.

Tandis qu’il s’éloignait vers les employés, je regrimpai dans la cabine. Le gamin venait de s’éveiller et se frottait les yeux.

Je lui racontai la nouvelle et lui conseillai de rester dans la locomotive jusqu’à ce qu’elle fût garée au dépôt. Bref, mon jeune protégé, installé sur le chasse-pierres, repartit avec le même train. Je lui recommandai de prier le chauffeur, à l’arrêt suivant, de le laisser monter dans la cabine.

Quant à moi, je fus débarqué purement et simplement. Le nouveau chauffeur était jeune et trop zélé pour enfreindre les règlements de la compagnie interdisant l’accès de la locomotive aux vagabonds. Il repoussa donc mon offre de charger le charbon. Je me plais à croire que le gamin eut gain de cause, car passer la nuit entière sur un chasse-pierres par cette tempête, c’eût été la mort.

Chose étrange, je ne saurais dire ici de quelle façon on se débarrassa de moi à Rawlins. Je me revois seulement en train de regarder filer les wagons, qui furent aussitôt happés