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Le vent vous traverse, frappe le devant de la voiture et revient en arrière. Au premier arrêt, l’obscurité étant venue, j’allai à l’avant du train et interpellai le chauffeur. Je m’offris à charger le charbon à sa place jusqu’à Rawlins, terme de son trajet. Je m’occupai dehors, sur le tender, en pleine neige, à briser les morceaux de charbon avec un pic et à les lancer dans la cabine. Comme je travaillais par intermittences, j’en profitais pour aller me chauffer de temps à autre près du foyer.

À la première pause, je dis au chauffeur :

— Dites donc, il y a un pauvre gosse, là-bas, sur le premier wagon postal ! Il doit être gelé. Si on le prenait avec nous ?

Les cabines des locomotives de l’Union Pacific étant suffisamment spacieuses, nous installâmes le gamin dans un coin bien chaud, face au tabouret du chauffeur, et il ne tarda pas à s’endormir. Nous arrivâmes à Rawlins vers minuit. La bourrasque de neige continuait de plus belle. Ici on devait garer la locomotive dans le dépôt et la remplacer par une autre. À l’arrêt du train, je descendis rapidement de la locomotive pour tomber en plein dans les bras d’un fort gaillard vêtu d’un