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caoutchouc, fermèrent hermétiquement le wagon. Les murs en étaient épais. Mais on y gelait autant qu’à l’extérieur. Comment faire monter la température ? Voilà le problème qui se posait à moi. Mais fiez-vous, pour la solution, à un vrai professionnel. Je sortis de mes poches trois ou quatre journaux et en fis une flambée sur le parquet. La fumée s’envola au plafond : pas la moindre chaleur ne pouvait s’échapper. Bien au chaud, je passai une nuit très confortable, sans me réveiller une seule fois.

Au matin, il neigeait toujours. Pendant que je courais en quête de mon déjeuner, je ratai un train de marchandises allant vers l’Est. Plus tard dans la journée, je bondis sur deux autres convois d’où l’on me débarqua. Il n’en passa plus cet après-midi-là. La neige tombait plus épaisse que jamais, mais au crépuscule je me lançai sur le premier wagon postal du train de voyageurs. Comme je grimpais d’un côté, quelqu’un se hissait de l’autre. C’était le gamin qui s’était enfui de l’Orégon.

Se trouver sur le premier wagon postal d’un rapide dans une tourmente de neige ne constitue pas précisément une partie de plaisir.