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énigmatique du tenancier de bar d’Evanston, dans le Wyoming. Il n’y avait absolument rien à dire contre nos nez !

Cette nuit-là nous nous endormîmes sur les chaudières d’une station de force électrique. Comment nous découvrîmes cet endroit, je serais bien embarrassé de l’expliquer. Sans doute l’instinct nous y avait-il poussés, comme les chevaux vers l’écurie ou les pigeons voyageurs dans la direction de leur colombier. Quoi qu’il en soit, cette nuit me laisse plutôt un pénible souvenir. Une douzaine de Hoboes s’étaient déjà installés sur les couvercles des chaudières et il y faisait véritablement trop chaud pour nous tous. Pour comble de malchance, le mécanicien nous interdit de stationner dans la salle de chauffe. Il nous donna le choix entre les chaudières et la neige du dehors.

— Tu prétends avoir besoin de dormir, eh bien, dors, tonnerre de Dieu ! me dit-il, lorsque, furieux et incapable de supporter la chaleur, je descendis de mon perchoir.

— De l’eau ! murmurai-je en épongeant la sueur de mon front. De l’eau !

Il désigna la porte et m’assura que là-bas, quelque part dans les ténèbres, je trouverais