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en avant de la locomotive, je vis dans l’obscurité la silhouette d’un homme marchant à pas lourds. Je m’approchai de lui : c’était le Suédois ! Nous nous serrâmes vigoureusement la main comme deux frères qui se retrouvent après une longue séparation. Nous nous aperçûmes que nous portions tous deux des gants.

— D’où viennent les tiens ? demandai-je.

— De la cabine d’une locomotive, répondit-il. Et les tiens ?

— Ils appartenaient à un chauffeur, dis-je. Ils les a laissés traîner. Tant pis pour lui !

Nous sautâmes dans un fourgon à bagages au moment où le train sortait de la gare. Il y faisait diantrement froid ! Le rapide suivait sa route dans une gorge étroite entre deux montagnes couvertes de neige et grelottants, transis, nous nous racontâmes comment nous nous étions rendus de Réno à Ogden. Je n’avais guère fermé l’œil la nuit précédente et me trouvais médiocrement installé pour faire un bon somme. Je profitai d’un arrêt pour aller vers l’avant du train. Deux locomotives tiraient le train dans ce pays accidenté.

Le chasse-pierres de la locomotive-pilote