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du remblai pour laisser passer le train de l’Est. Il filait vite mais j’eus le temps d’entrevoir sur le premier fourgon une forme qui me parut être le Suédois.

Ce fut la dernière fois que je le vis avant bien longtemps. Je traversai la région montagneuse de la Nevada, montant dans les rapides la nuit pour gagner de la vitesse, et pendant le jour sur les trains de marchandises, pour y dormir.

Nous étions au début de l’année et il faisait froid sur ces hauts plateaux. Çà et là, la neige couvrait le sol et les montagnes étaient enveloppées d’un immense manteau blanc. Durant la nuit il soufflait un vent terrible. Ce n’était pas là un pays où s’attarder. Ne perdez pas de vue, aimable lecteur, que le vagabond parcourant un tel désert sans argent doit mendier le long de sa route et dormir sans couvertures. Inutile d’expliquer ce dernier point : on ne peut s’en rendre compte si l’on n’est pas passé par là.

De bonne heure dans la soirée je descendis à la gare d’Ogden. Le rapide de l’Union Pacific allait partir et je tenais à étudier le terrain. Sur le réseau inextricable des rails